Tribulations algériennes/AUTOROUTE EST-OUEST : FIN DU CHANTIER INDÉTERMINÉE

Par Noël Boussaha

Alger-Constantine en 4 heures. Alger-Oran en 3h30 environ. Et pourtant, beaucoup pensaient qu’il s’agissait là d’un rêve, d’une pure utopie en cette contrée qui s’appelle Algérie. Mais voilà. C’est fait… Enfin presque. L’autoroute est-ouest, chantier du siècle (à ce qu’ils nous disent), fleuron des années Bouteflika. Certes, cette fameuse 2 X 3 voies est encore inachevée, n’en déplaise à certains puristes qui rétorqueront à tort et à travers que l’Algérie s’est mise aux niveaux internationaux… Il y a quelques jours, votre serviteur a effectué le trajet Constantine-Alger, trajet qui était sa hantise dans sa jeunesse, surtout lors du passage dans les Bibans, pour les nostalgiques de la mythique RN5. Le voyage s’effectue convenablement et, force est de constater que, aux environs de Sétif et de Bordj Bou Arréridj, des stations-services sont en construction, comme quoi, M. Ghoul tiendrait ses promesses mal tenues. En trois heures à peine, j’arrive à Lakhdaria, l’ex-Palestro, et là, c’est le début de l’enfer routier algérien. Il m’a fallu 3 heures, 3 longues heures pour rallier le cultissime barrage de Réghaia. Et pourquoi cela, me demanderez-vous ? Tout simplement parce que tout automobiliste normalement constitué est dans l’obligation de reprendre la nationale pour rallier la capitale. Et voilà, la circulation intense, les barrages de la police, de la gendarmerie ou de l’ANP, dont certains ne seraient là que assaisonner notre décor routier. Et pourtant, beaucoup avaient appris avec joie l’ouverture du tronçon reliant Lakhdaria à la capitale, du moins ses environs, soit 70 km. Mais voilà qu’après quelques jours de mise en circulation, cette portion d’autoroute a été fermée… Rebelote. A nous les désagréments de la route. Et voilà comment j’ai rallié Alger, depuis Lakhdaria en…3 heures. Sans commentaire. Alors que l’autoroute est achevée entièrement jusqu’à la frontière avec le Maroc, à tel point que la partie goudronnée est algérienne et la partie où figure de la végétation est marocaine (notez que je ne fais aucune allusion ici), du côté est, c’est tout simplement le stand-by jusqu’à la frontière tunisienne. Difficultés récurrentes du côté du tunnel de Djebel el Ouahch, à proximité de l’antique Cirta, et surtout du côté de la wilaya d’El Tarf. Et dire qu’on entendait il y a une dizaine d’années de cela que ce fameux chantier du siècle serait livré en 2010… Nous sommes déjà en 2012, alors il faudrait un peu s’activer, messieurs, là haut… Déjà qu’on nous bassine avec une hypothétique autoroute des Hauts-Plateaux. Attendons de voir, certes. Votre serviteur l’essayera dès qu’elle sera finie dans je ne sais combien d’années encore. D’ailleurs M. Ghoul sera-t-il encore à la tête du ministère chargé de la construction des chemins, routes et autoroutes ? Là, impossible de vous répondre, je ne suis pas Madame Soleil, non plus. Et puis d’ailleurs, dans ce pays, on ne peut pas être Madame Soleil. Tiens, il faudrait mettre au défi quiconque est capable de prédire l’avenir pour nos concitoyens, quiconque est capable de dire en quelle année exactement aura lieu la prochaine élection présidentielle, même si messieurs Belkhadem et consorts nous parlent de 2014. Enfin, bon. Ainsi va notre chère Algérie en cette année de grâce deux mille douze…